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Photo du rédacteurCéline KEMPF

À fleur de peau

Dernière mise à jour : 20 nov.

En matière de lecture, je fais souvent confiance aux élans et aux synchronicités qui m'amènent à la rencontre avec un livre. "Le roman initiatique des hypersensibles" de Saverio Tomasella, À fleur de peau, s'est imposé comme une évidence, en tête de recommandation pour moi en ouvrant une application de vente de seconde main ; un coup de cœur immédiat inexplicable, mais non dénué de sens...


Roman en format poche, À fleur de peau de Saverio Tomasella

Cela s'est confirmé à la réception, malgré une arrivée malmenée par le transport, dans un contenant si peu adapté à la délicatesse de son contenu et qui l'a abîmé ; une allégorie qui convient bien à ce que nous pouvons souvent être amené à expérimenter dans la vie en tant qu'hypersensible (on peut aussi dire ultrasensible 😉).


Non. L’hypersensibilité n’est ni une anomalie, ni une maladie, ni un désordre psychique. Il s’agit d’un tempérament. Elle ne relève pas de la psychiatrie. Tous les auteurs sont d’accord sur ce point. Il n’est pas nécessaire de la « soigner », de la « normaliser », de la « gérer » ou de s’en débarrasser. (FAQ, peut-être allez-vous trouvez vos réponses ici).


Mais revenons-en à notre partage de l'instant et à notre trésor de lecture avec, si vous le voulez bien, un passage que je souhaitais vous proposer, extrait du roman.


"— Je vais mieux aujourd'hui, commence-t-elle, bien mieux qu'hier quand je vous ai appelé, en tout cas. Mais j'ai besoin d'en parler à quelqu'un parce que j'ai peur que ça revienne, de me sentir à nouveau envahie par ce grand ras-le-bol. C'était tellement impressionnant... un vrai raz-de-marée. J'ai cru que ça ne refluerait jamais. Je ne sais pas si c'était la première fois que je me sentais si mal ou simplement la première fois que j'en prenais conscience, mais cela m'a fait peur.

Flora raconte longuement son moment d'effondrement, de désespoir, sans dissimuler son inquiétude. Elle se pose une montagne de questions sur elle-même, sur ses relations avec les autres, sur sa vie en général. Ces questions sont devenues tellement insistantes qu'elle comprend maintenant qu'elle ne peut plus les fuir. Puis elle pense au cahier et lit ses notes à Marc, qui l'écoute avec un léger sourire. Flora se sent en confiance, vraiment accueillie. Elle se laisse aller un peu plus encore et poursuit.

— Aux autres, je donne une image de moi enjouée, positive, pour être appréciée... Pour éviter les conflits, aussi. Je préfère me taire plutôt que de dire ce que je pense. Je n'aime pas les obstacles, ou même les contrariétés, j'essaie toujours de leur échapper.

Marc hoche la tête et laisse un silence apaisant s'installer un instant entre eux avant de reprendre.

— Le cahier vous aide ?

— À vrai dire, c'est vous qui m'en avez donné l'idée, à la conférence, et j'ai acheté celui-ci... J'ai trouvé qu'il était beau et original surtout, agréable à toucher. Mais écrire... J'ai mis un peu plus de temps à m'y mettre. Au début, je ne voyais pas bien ce que ça pourrait m'apporter : à quoi bon me fatiguer puisque je voulais des solutions toutes faites, qui me soulagent tout de suite. Puis je me suis dit que ça me ferait peut-être du bien, dans les moments où je me sens seule et incomprise, de mettre sur papier les pensées qui me viennent. Alors je me suis lancée. Maintenant que j'ai commencé à écrire, j'ai l'impression que le cahier est comme un espace pour moi, un lieu de rencontre avec moi-même. Je ne sais pas si je suis claire...

Le même sourire léger flotte sur le visage de Marc.

— Si, très claire.

— En plus, j'ai remarqué qu'une fois que j'ai confié mes pensées à mon cahier, elles perdent de leur importance, prennent moi de place en moi. Elles me préoccupent moins. Comme si je les mettais à distance et que, vues de là, elles ne me paraissaient plus si dramatiques. Je me sens plus disponible après.

Elle marque une pause, hésite et reprend, avec plus de conviction.

— Je voudrais vraiment aller mieux. Au fond, j'ai très peu confiance en moi.

— Pour aller mieux, nous devons d'abord répondre à notre besoin fondamental : être en paix avec nous-même. Cela passe par le silence, faire silence en soi, apaiser ses pensées, apaiser ses émotions, apaiser le corps. Cela demande du temps. Chaque jour.

Flora acquiesce sans une parole, comme pour lui donner raison.

— Nous avons aussi besoin de nous réapproprier les idées et les mots, poursuit Marc. Car notre existence est à l'image de ce que nous croyons."



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Carnets vierges Écrire ma vie
Carnets vierges Mon étoile, mon âme, ma voie

Le + que j'ai trouvé très appréciable est le GUIDE PRATIQUE DE L'ULTRASENSIBLE à la fin du livre.


Guide pratique de l'ultrasensible, à la fin du roman À fleur de peau de Saverio Tomasella


Ressource bonus : Suis-je hautement sensible ? Je me teste.



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